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Charte - Une jeunesse qu'on ne veut pas entendre?

  • Writer: Brice Dansereau-Olivier
    Brice Dansereau-Olivier
  • Feb 6, 2014
  • 3 min read

Par Brice Dansereau-Olivier - Le Devoir publiait récemment un dossier sur « les jeunes et la charte de la laïcité ». La seule lecture des titres de certains des articles qui le composent — « Les jeunes intimidés par le débat », « Un débat qui ne leur appartient pas », « Une question qui agace » — a suffi à me faire dresser les cheveux sur la tête.

Les jeunes absents du débat sur la charte de la laïcité ?

Il est vrai que les jeunes ont souvent bien de la difficulté à se faire entendre en politique. Mais c’est loin d’être par désengagement ou par désintérêt. Le vieillissement de la population et la baisse du taux de natalité tendent à priver les jeunes du pouvoir politique que leur poids démographique leur conférait historiquement. À cela s’ajoute le fait que les jeunes n’ont pas facilement accès aux tribunes publiques traditionnelles.

Combien de chroniqueurs jouissant d’une tribune dans les grands médias ont moins de 30 ans ? Une poignée.

Combien d’organismes de la société civile, qu’il s’agisse de syndicats, de groupes communautaires ou d’associations citoyennes comptent des jeunes parmi leurs têtes d’affiche ? Ils se comptent sur les doigts d’une main.

Ailleurs que dans leurs ailes jeunesse trop souvent muselées (on se souviendra du cas des jeunes péquistes lors du Sommet sur l’éducation supérieure), les partis politiques font bien peu de place aux jeunes dans leurs rangs. Et ce n’est certainement pas la présence à l’Assemblée Nationale de Léo Bureau-Blouin, qualifié à la blague de « jeune le plus vieux du Québec » lors du Bye Bye 2012, qui aide à modifier cette perception.

Et pourtant…

Et pourtant, les jeunes ont été plus que présents tout au long de cet interminable débat. L’organisme Québec inclusif, créé dans la foulée de l’engouement autour duManifeste pour un Québec inclusif, où je m’engage actuellement à titre de secrétaire, a réussi à occuper un espace médiatique non négligeable, et ce, malgré des moyens extrêmement limités.

Tout ceci est rendu possible grâce à la direction d’un conseil d’administration dynamique dont la moyenne d’âge est d’environ 25 ans et au dévouement d’une équipe de bénévoles dont beaucoup sont dans la jeune vingtaine.

De la même manière, en réponse à la sortie hyper médiatisée des Janette (ce collectif de femmes réunies autour de Janette Bertrand), qui se sont prononcées pour la charte de la laïcité, de jeunes femmes exceptionnelles, notamment Dalila Awada et Aurélie Lanctôt, se sont levées pour opposer leur vision du féminisme à celle de leurs aînées.

Avec aplomb, sans peur ni complexes, elles ont exposé leur vision d’un féminisme moderne et inclusif.

Quand M. Nadeau-Dubois affirme que « les jeunes sont intimidés », on se demande bien à quoi il fait référence.

Il suffit de tendre l’oreille

Même s’il est vrai qu’ils sont peu à s’exprimer sur la place publique, faute de tribunes, il est faux de croire que les jeunes ne se sont pas appropriés le débat.

À preuve, c’est dans les tranches d’âge des 18-24 ans et des 25-34 ans que les appuis au projet de loi 60 sont les plus faibles, et ce, de manière persistante depuis le début du débat.

Le dernier sondage Léger-Marketing démontre également une tendance qui devrait inquiéter au plus haut point les stratèges du Parti québécois. S’il est vrai que les péquistes sont en terrain majoritaire pour la première fois depuis des mois, et qu’ils progressent au sein de l’électorat plus âgé, les jeunes, un électorat traditionnellement plus favorable au Parti québécois, ne cesse de s’en distancier. Un phénomène qui est sans nul doute l’expression d’une jeunesse qui se reconnaît de moins en moins dans les valeurs véhiculées par le PQ.

Les faits sont là, la jeunesse parle, se mobilise, elle s’exprime sur le sujet. Avant d’affirmer que le débat ne leur appartient pas et qu’ils sont intimidés par la question, encore faudrait-il faire l’effort de les écouter.

À moins, bien sûr, que le véritable problème soit qu’on ne veuille pas entendre ce qu’ils ont à dire…

 
 
 

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