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L'auto-destruction d'un système qui le mérite

Par Gaspar Ciesielski Lépine - Les démarches entreprises par Philippe Couillard et par son gouvernement pour régler les «problèmes structurels» de l'État québécois participent pleinement à la vague néo-libérale austère que se sont imposés les États occidentaux depuis la Grèce jusqu'à l'Espagne et maintenant au Canada et au Québec, pour ne nommer que ceux-là. Cette posture socio-économique de désengagement de l'État face aux survivant-e-s d'un certain État-providence pose

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un problème social considérable mais construit aussi un dilemme préoccupant pour la gauche et l'extrême-gauche au Québec.


Sans vouloir prendre un chemin trop marxiste, le premier danger d'un tel désengagement social est celui de la réduction réelle et drastique des conditions matérielles d'existence des individus. À travers les systèmes de santé, d'éducation et de garderie tarifés, avec un transport en commun déficient (dans tous les sens du terme) et avec l'augmentation constante du prix des loyers et du coût de la vie en général (c'est en fait l'argent qui perd de sa valeur), ce sont les possibles des individus qui sont détruits. Dans cette mesure, il est aussi important de mentionner que ces coupures n'ont pas le même effet sur tous les groupes sociaux, que certains seront beaucoup plus touchés par ce désengagement. Inutile de les mentionner, ce sont toujours les mêmes.


De l'autre côté de l'analyse, je ne peux que me réjouir d'entendre de vils capitalistes prôner l'auto-destruction de l'État. Ceux-là même qui en dépendaient tant lorsqu'on regarde l'histoire de l'ascension indistincte du capitalisme et de l'État moderne. Ce système, où la quantité prime sur la qualité à toujours eut besoin d'une entité «légitime» et «acceptable» pour organiser la société en fonction de ses plans quinquennaux. Initialement organisé autour de l'abolition des droits de douanes moyenâgeux, cette alliance a ensuite misé sur leur restauration et est maintenant à un point de tension où l'État est dans les jambes de la libre entreprise. Ce vulgaire survole historique aurait de quoi faire rire même les sociaux-démocrates.


Avant de se réjouir, il faut toutefois regarder qui profite de cette transformation structurelle. Car en même temps que sont discutées les réductions budgétaires, le financement pleut pour certaines entreprises qui viennent construire ou relancer de vieux projets économiques. Le plan nord et la nouvelle cimenterie de Port-Daniel en Gaspésie ne sont que des exemples de façade qui cache une logique bien spécifique, celle de financer le travail. Cette logique a toujours été celle du capitalisme (peut importe la forme qu'il a pris ou l'idéologie qui l'a encouragé) et elle entend bien le rester. Vendre son temps de travail contre un misérable salaire pour se payer sois-même une retraite dans la dernière décennie de sa vie, je souhaite vraiment cette existence à personne. En attendant, l'organe de protection des affaires de la bourgeoisie (parce qu'on est romantique) utilise taxes et impôts pour financer la quantité, sans se soucier de la vie des gens qui la produisent.


Même si la majorité des gens ne profitent pas des actions éclairées du gouvernement actuel, il amène quand même l'occasion d'une réflexion sur la société telle que le capitalisme l'impose. Qu'en est-il de nos existences, qu'en est-il de notre vie? Nous faut-il vraiment la gagner?!? Depuis longtemps, les modes de pensées dominants nous amènent à oublier une certaine manière de vivre. Que veulent-dire de nos jours les mots autonomie, auto-gestion ou auto-détermination? Je vois autour de moi bien des gens qui sont déterminés, gérés et nommés par une instance autre qu'eux-mêmes. Loin de moi l'idée de parler contre toute forme d'organisation collective, du moins, je ne parle pas de celles que notre société encourage. Je ne veux pas de votre leadership ou de votre détermination, je veux du respect et de la tolérance. Dans cette mosaïque idéologique qu'est la société, il en aura toujours pour dire «Ne travaillez jamais!», il serait peut-être temps de les écouter (ou du moins de leur foutre la paix).


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