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À la retraite Mme. Payette

Dans sa chronique du 24 octobre « Le réveil nous frappe en plein front », parue dans les pages du Devoir, Lise Payette nous fait une fois de plus la démonstration que vieillesse ne rime pas nécessairement avec sagesse.

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Après nous avoir régalé d'un amalgame plus que douteux entre les éducatrices voilées en garderie et la possible apparition d'une génération de bambins radicalisés; après avoir eu le culot de laisser entendre qu'elle et ses consœurs Janettes avaient prédit un danger qui dans la foulée des événements tragiques des derniers jours devrait nous apparaître comme évident; elle a le front, c'est le cas de le dire, d'offrir comme piste de réflexion sur le processus de radicalisation les savantes analyses de son mari sur une génération sans défis, élevée dans la facilité et qui serait en quête de « la grande aventure ».


Mais quelle facilité au juste Mme Payette? Celle d'un avenir où on vous et les vôtres nous avez fait miroiter de généreux programmes sociaux que vous refusez aujourd'hui de continuer à payer? Celle d'un monde où, votre génération ayant adhéré sans retenue aux tentations de la surconsommation et de la spéculation, la perspective d'une retraite décente et l'accès à la propriété resteront illusions pour la plupart d'entre nous? Celle où, étant restés assis sur les acquis durement gagnés par les travailleurs et travailleuses au fil des générations, nous nous retrouvons maintenant dépossédés du moindre rapport de force faces aux compagnies et au patronat et ne pouvons espérer au mieux que de voir les salaires stagner alors que le coup de la vie augmente en galopant?


Quelle absence de défi? Alors que nous nous apprêtons à faire face aux dangers du réchauffement climatique, défi qui redéfinira radicalement notre rapport à la planète, à l'environnement, à l'économie et à la politique?


Quelle « grande aventure »? Alors qu'autant à gauche qu'à droite du spectre politique, les jeunes tentent de redéfinir un nouveau projet politique d'avenir, pour ne se retrouver confrontés qu'à des théories, une rhétorique, une offre politique et une lecture du monde désuètes?


Ce n'est pas le manque d'aventure qui risque de radicaliser la jeunesse, mais bien le manque d'opportunités. Le manque d'opportunités et, dans une moindre mesure, les discours méprisants et réducteurs comme celui que vous tenez.


Heureusement que tous ceux de votre génération ne partage pas votre lecture condescendante de la situation dans laquelle nous nous trouvons.


Mais dans votre cas précis, si vous avez jadis été une grande dame du Québec, je me demande si vous n'auriez pas mieux fait d'adhérer à ce projet de société que vous avez apparemment souhaité pour nous, pour nous dorloter. Il est peut-être trop tard dans votre cas pour la « liberté 55 », mais il n'est certainement pas trop tard pour que vous tiriez élégamment votre révérence.


Avant que vous gâchiez cet héritage magnifique qui était le vôtre.

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