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Coupe du monde 2014 - Une coupe pour qui? Pas besoin de boycotter mais....

Il faut vraiment avoir vécu sous une roche pour ignorer la controverse autour de l'organisation de la de la Coupe du monde 2014 au Brésil. L'État brésilien a dépensé près de 15 milliards de dollars pour la construction de stades dans un pays où les inégalités sont monstres et les besoins en santé et en éducation sont criants.


Depuis des mois, les manifestations massives se multiplient pour dénoncer ce que des millions de brésiliens considèrent comme la dilapidation de fonds publics. Des centaines de milliers de résidents des quartiers populaires furent évincés sans recours pour permettre la construction des infrastructures nécessaires à la tenue de la Coupe et ''nettoyer'' la ville pour l'inévitable influx touristique. Tout cela sans oublier les allégations d'assassinats extrajudiciaires dirigées vers les services de police des grands centres brésiliens.


Le problème ce n'est pas la Coupe, mais la FIFA


Alors que se donnait vendredi le coup d'envoi de la Coupe, j'ai pu constater combien nombre de fans se retrouvent devant un dilemme.


Le football est sans conteste le sport le plus populaire au monde. La FIFA est quand à elle une organisation ''cartoonishly evil'' (caricaturalement méchante) comme la décrit le comique John Oliver dans un sketch absolument brillant sur les dessous de l'organisation (à voir absolument ici).


Les conditions qu'elle impose aux pays hôtes sont tout simplement scandaleuses. Si les abus autour de l'édition 2014 ont été largement médiatisés, en grande partie grâce aux manifestants qui ont pris d'assaut les rues brésiliennes, la FIFA n'en est pas à ses premières frasques. Son détournement du système judiciaire sud-africain lors de la dernière édition et la décision d'accorder la prochaine coupe du monde au Qatar, pays qui fait bien peu de cas des droits de l'Homme, ne sont que deux exemples parmi la longue liste de crimes que l'on peut reprocher aux organisateurs du ''Mondial''.


D'un côté, j'ai été témoin de fans finis de football se résoudre à contrecœur à boycotter leur événement favori. De l'autre, j'ai entendu des militants hautement politisés sombrer dans les rationalisations les plus vulgaire pour justifier leur incapacité à se défendre contre la fièvre du football.


Mais que faire? Faut-il à tout prix boycotter? Est-ce vraiment la bonne solution?


Boycottera, boycottera pas


Bien que je crois que le boycott complet soit de loin la solution la plus efficace pour exprimer notre dégoût face au modèle d'affaire de la FIFA, il ne s'agit pas là de la seule solution.


Ce qu'il faut garder en tête, c'est que la FIFA a beau se définir comme un organisme à but non lucratif, son objectif principal, et le nerf de la guerre, c'est encore et toujours l'argent.


Il faut donc faire preuve d'intelligence dans sa consommation de produits et de services reliés à la Coupe du monde. Par exemple, la FIFA touche un pourcentage sur l'achat des produits dérivés de toutes les équipes nationales. Abstenez-vous donc d'acheter ces mémentos hors de prix que vous ne reporterez de toute façon jamais. Et si ça vous brise le cœur de ne pas pouvoir porter les couleurs de votre club préféré, consolez-vous, vous pouvez toujours vous tournez vers la contrefaçon.


N'oubliez pas, l'objectif demeure toujours de priver la FIFA d'un maximum de revenus, pas de cracher sur la grande messe du football mondial. Par exemple, les diffuseurs télévisuels paient également des redevances à la FIFA pour pouvoir diffuser les matchs. De la même manière, les bars qui diffusent les parties versent eux aussi un montant au câblodistributeur pour aider à payer les droits exorbitants facturés par la FIFA.


Si vous ne pouvez vous abstenir de regarder les matchs, soit. Mais ne les regardez pas à la télévision. Ne les regardez pas dans un bar. Achetez-vous une bonne caisse de bières froides (en évitant soigneusement les marques qui commanditent la Coupe du monde) et regardez la partie chez vous, entre potes, gratuitement via le web.


Ne tombez surtout pas dans le piège de la rationalisation à outrance. Bien sur, ce n'est pas les quelques dollars que vous ne dépenserez pas qui feront qu'une organisation comme la FIFA reverra ses pratiques d'affaires. Mais la FIFA et ses commanditaires ne sont pas insensibles à la pression économique.


Si des millions de brésiliens pour qui le football est à toute fin pratique une religion peuvent se rassembler pour réclamer qu'on priorise le bien commun avant les stades, vous pouvez vous aussi faire le minimum pour montrer que vous ne supportez pas le nettoyage social qui a lieu depuis des mois dans les rues du Brésil.

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